Jardins maillés
Maurice Benhamou
Jardins maillés
jardins tissés
jardins écrits
jardins dansés
les jardins de mémoire
avec les fleurs de pâmoison.
Bourdonnement
des aubépines.
Jamais un mot de trop
entre papillons et oiseaux.
Tous les jardins
sont suspendus.
Enchevêtrés
au temps
qui n’a rien à faire
qui ne sait attendre.
Tièdes après-midi
d’ancien temps.
L’énergie cachée
des racines
nourrit
la paresse des fleurs.
Le carré des pivoines
s’indigne
que la blanche aigrette
du bassin
fredonne
le secret du jardin.
Tulipes et tubéreuses
fleurs fardées les fanfares
grappes et grelots
folles-fleurs en berceaux.
Des gorges minuscules
roulent et vocalisent.
Plus vieilles que toi
les éphémères
les solaires, la lucinocte.
Plus vieille
l’éclose du matin.
Parler le jardin
retenir son étreinte
quand monte
la poussière d’ombre
et que la mort souffle
un bleu monotone.